Sommaire L'accord commercial conclu dimanche entre les États-Unis et l'Union européenne (UE) présente des avantages pour certaines filières, mais il est déséquilibré et ne prend pas en compte la partie services, selon plusieurs responsables politiques français. La ministre déléguée chargée de l'Europe, Benjamin Haddad, a écrit sur X que l'accord est "déséquilibré" et qu'il faut le travailler pour améliorer les conditions des services numériques.
Le déséquilibre commercial selon les responsables français
L'ex-président de la Commission européenne, Romano Prodi, a qualifié l'engagement pris par Donald Trump de réduit à sa plus simple expression et de comportement "imprudent" dans une lettre adressée le 21 février dernier au secrétaire d'État américain, Mike Pence. "Le Président des États-Unis a indiqué que l'accord commercial serait conclu 'le plus tôt possible', avant la rencontre prévue pour ce mercredi entre nos deux pays en présidence par votre gouvernement," disait-t-il.
La ministre déléguée chargée de la Coopération internationale et à l'Action humanitaire, Caroline Barbaut, a souligné que les "principes du dialogue" devaient être maintenus. "Certains souhaitent remettre en cause le principe fondamental d'un accord commercial : celui consistant à échanger des concessions réciproques pour garantir la sécurité économique," a-t-elle dit.
La ministre déléguée auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères chargee du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin a souligné que les entreprises redoutaient que cette incertitude se transforme en incapacité d'investir. "Si nous n'avons pas une stabilité suffisante dans la relation économique avec les États-Unis, elle ne sera plus à valeur ajoutée," a-t-il dit.
L'ex-ministre des Finances a qualifié, pour sa part, ce jour d'un "jour sombre" où notre pays doit subir une politique de soumission. "Ces accords sont non seulement injustes mais aussi néfastes : ils nous priveraient à terme du profit de nos économies," estimait-il.
L'exécution des secteurs exemptés
Les responsables français ont fait valoir leur attachement aux secteurs économiques qui devraient être préservés dans le traité. "Nous avons des intérêts en commun, notamment, pour l'industrie de l'aéronautique. Nous exigeons d'être traites avec l'équité," a déclaré la ministre déléguée chargée du Commerce extérieur.
Il a souligné que "la France et la Commission européenne vont défendre un traité équilibré dont les avantages visent à maintenir une concurrence juste." "Nous allons réagir si nécessaire de manière collective. Nous préférons pourtant l'entretien entre nations en pleine communication," suggère-t-il.
L'accord commercial négocié
L'ex-ministre des Finances a précisé qu'il ne peut pas y avoir d'appui à une politique qui ferait du tort aux intérêts français. "Les accords conclus ont été conçus tout particulièrement pour affaiblir la puissance économique de notre pays," estimait-il.
La ministre déléguée chargée du Commerce extérieur a dit que les accords conclus seront mis en oeuvre par chaque État puis transmis à la Commission européenne. "L'accord doit permettre aux entreprises d'entreprendre des actes juridiques dans le champ économique." "Nous allons donc appliquer l'accord négocié de concert et collectivement," ajoutait-elle.
L'aide au commerce extérieur
La ministre déléguée chargée du Commerce extérieur a affirmé que les objectifs poursuivis étaient, d'une part : permettre aux entreprises françaises, en particulier celles qui exportent des biens manufacturés, de bénéficier des préférences d'accès à l'emploi et de stabilité économique ; et fournir une certaine confiance pour stimuler les ventes et ralentir la pression sur les recettes publiques.
Les deux ministres déléguées ont souligné également leur "attachement aux principes, notamment d'équité," qui doivent guider la négociation des accords de commerce extérieur.